
D’anciens élèves et parents d’élèves des écoles Steiner-Waldorf témoignent d’agressions sexuelles, de violences physiques et morales, d’un manque de réactivité de la part des écoles… Des récits qui se ressemblent, pourtant vécus à différentes époques, en France, en Belgique, aux États-Unis… La sécurité est-elle assurée dans ces établissements prônant une pédagogie dite « alternative » et fêtant aujourd’hui ses 100 ans ? Enquête.
Un soir, alors qu’Angélique* raconte une histoire à Loïc*, son fils de 3 ans, le petit lui annonce : « Maman, je dois arrêter de t’aimer pour m’occuper de moi tout seul ». En novembre 2018, ils avaient emménagé tous les deux dans un petit village de 150 habitants, dans le Sud de la France. L’école du coin affiche un projet pédagogique « Montessori-Freinet-Steiner », mais rapidement, Angélique constate que c’est un jardin d’enfants Steiner, uniquement. Dès les premiers temps, l’attitude de son fils l’inquiète :
« J’ai eu l’impression que mon fils s’est mis à me craindre, et avait peur de me dire ce qu’il se passait à l’école. J’apprends qu’il fait la sieste sans son pantalon. Qu’il est le seul enfant à ne pas avoir de lit superposé : il dort à l’école sur un matelas à même le sol, à côté du matelas de la jardinière d’enfants qui reste avec eux pendant la sieste. Il a commencé à faire des angoisses nocturnes au bout de deux mois, et j’ai eu l’impression qu’il y avait comme un “secret” entre les jardinières et lui. Un jour, il me dit qu’elles lui font peur pendant sa sieste, à l’aide d’un masque. Était-ce un cauchemar, était-ce réel, ou une affabulation ? »
Ces mots sont extraits d’un signalement qu’Angélique a fait en avril 2019 auprès de la Miviludes, la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires. Le récit fait frémir : « Depuis quelques jours, j’apprends que mon fils est malmené par un enfant de 6 ans, dont le père, est accusé de pédophilie. Les jardinières ne m’ont rien dit. »
Des signalements sur le sujet global des écoles Steiner-Waldorf, la Miviludes en reçoit régulièrement : contactée en septembre 2019, la mission interministérielle précise qu’elle a enregistré onze saisines en 2018 et quinze depuis le 1er janvier 2019. Des chiffres importants, au regard du nombre d’établissements en France, soit 24 jardins d’enfants ou écoles Steiner. Dans le monde, le site officiel Steiner-Waldorf a recensé 1182 écoles, dans 66 pays et 1911 écoles maternelles Waldorf dans 69 pays.

Liste des écoles et jardins d’enfants Steiner-Waldorf en France
« Rudolf Steiner invite à l’observation »
Loin d’être nouvelles, les écoles Steiner-Waldorf s’appuient sur une pédagogie qui fête cette année ses 100 ans. L’enseignement est inspiré des travaux de Rudolf Steiner, fondateur de l’anthroposophie, qui se définit comme « l’étude des phénomènes spirituels dans la vie humaine et dans l’univers ». Un mouvement qui véhicule des croyances telles que le karma, le corps éthérique, la réincarnation… Pour Clément Defèche, anthroposophe et enseignant en sciences dans une école Steiner de Colmar : « On peut parler de science spirituelle, c’est-à-dire aborder ce qui n’est pas matériel avec la même rigueur qu’un matérialiste avec la matière. »

Rudolf Steiner, 1901
De son côté, la Miviludes présente la Société anthroposophique comme « imprégnée d’ésotérisme et de christianisme hétérodoxe » et influencé par le New Age. Une société influente dans de nombreux secteurs : éducatif à travers les établissements Steiner-Waldorf, médical avec le développement de sa médecine dite « anthroposophique » (Weleda), agricole avec la biodynamie (Demeter), et bancaire (La Nef).
Audrey Keysers, secrétaire générale adjointe chargée de la communication au sein de la Miviludes, précise que la mission interministérielle recommande la vigilance sur certains points :« la question de la couverture vaccinale ; celle de la transparence des références doctrinales et de l’éveil spirituel ; le flou sur le respect du socle commun de connaissances et de compétences par lequel la loi définit ce que tout élève doit savoir et maîtriser à la fin de la scolarité obligatoire et les possibles défauts d’encadrement et des conditions d’accueil qui ne garantissent qu’imparfaitement la sécurité des élèves. »
Clément Defèche défend la pédagogie Steiner : « Le travail de Rudolf Steiner est une invitation à l’observation. L’enfant a un mode d’expression qui lui est spécifique, il a sa propre manière de rencontrer le monde. Si l’enseignement public fait en sorte que l’enfant dispose de compétences dont le monde a besoin, la pédagogie Steiner vise, quant à elle, à respecter le temps de croissance de l’enfant, le but étant qu’il développe ses propres potentialités. »
Gabrielle*, mère d’une fille de 3 ans, Annie*, s’est laissé séduire par ce discours prônant le respect du rythme de l’enfant. En 2015, elle inscrit sa fille dans une école Steiner-Waldorf en Belgique : « On cherchait un lieu où elle ne serait pas assise toute la journée sur sa chaise ». Quelques mois plus tard, pourtant, sa fille va vivre un vrai cauchemar : violences physiques à répétition, agressions sexuelles … Et dans l’équipe pédagogique : un déni généralisé ?
« Il faut laisser les âmes s’affronter »
Quelques mois après la rentrée des classes, un petit garçon du jardin d’enfants de sa fille, se révèle très agressif : « Il a pris ma fille en grippe. Annie revenait en me racontant qu’il la pinçait, la frappait tout le temps, qu’elle ne pouvait plus jouer. Ma fille a commencé à devenir nerveuse, elle revenait en pleurs, avec des griffes. Et puis un jour, elle m’a dit que le petit garçon lui touchait le sexe. On peut se dire qu’à cet âge-là, ça arrive… » Gabrielle prend rendez-vous avec la jardinière d’enfants. Le premier d’une longue série.
Les responsables de l’école concèdent que le climat n’est pas serein mais surtout, évoquent des paroles étranges : « L’énergie du moment n’est pas bonne. » L’école rassure la maman, lui affirmant qu’ils prennent les choses en main. Mais Gabrielle constate que rien n’a été fait : « Ils n’ont même jamais vu les parents du petit garçon ! » On lui dit que ce dernier a des difficultés à la maison et qu’il est pris en charge par un service d’aide.
En attendant, l’état d’Annie empire : elle fait des cauchemars de plus en plus fréquents, se réveille toutes les nuits en criant « Non, arrête ! ». Elle ne veut plus aller à l’école, pleure énormément. Un jour, sa maman lui tire les vers du nez. Annie explique que le petit garçon l’a enfermé à clef dans les toilettes, pour lui faire un bisou sur le sexe. Nouvelle réunion. Gabrielle se souvient encore : « On nous a dit que ce que notre fille nous racontait n’était pas vrai. Le tout, avec un air très désolé. » Et cette phrase, prononcée, probablement par mégarde, par une jeune enseignante de l’école : « Vous savez, il faut laisser les âmes s’affronter. »
Gabrielle et son mari désinscrivent leur fille. Peu après, les parents se rendent à la police. Ne souhaitant pas rentrer dans une procédure judiciaire longue (« C’était déjà assez dur »), ils déposent tout de même une main courante.
L’histoire d’Annie et la manière dont elle a été gérée, est-elle un cas isolé ?
Une affaire de pédophilie qui débouche sur un non-lieu

École Steiner-Waldorf Verrieres-le-Buisson (France), 2005
Le 12 juillet 2003, les époux B. déposent une plainte contre X., avec constitution de parties civiles, pour agressions sexuelles sur mineurs. Leurs deux jumeaux, âgés de 3 ans, Jules et Charles, ont été scolarisés à partir d’octobre 2002 à l’école de Verrières-le-Buisson, en région parisienne. Le 9 janvier 2003, Charles se plaint d’avoir mal aux fesses, quelqu’un lui aurait touché les fesses : « le monsieur de la dame de la maison blanche à côté de l’école. » Le lendemain, Jules déclare à sa maman qui changeait son frère : « le zizi n’est pas rentré ». Le lendemain, au détour d’une autre conversation, il ajoute que le monsieur lui a « touché les mains avec son zizi ». Les parents précisent que ses dires ont été exprimés spontanément, sans aucune question ou intervention de leur part.
Lundi 10 janvier, les parents prennent immédiatement rendez-vous avec la jardinière qui s’occupe de leurs enfants. Celle-ci les écoute, leur répond qu’il est impossible qu’il se soit passé quelque chose alors que les enfants étaient sous sa garde. Selon les parents, elle ajoute : « Ça reste entre nous. »
Le 27 janvier, les époux B. décident d’envoyer un courrier à la Fédération des écoles Steiner-Waldorf. Ils résument point par point tous les faits : les « paroles effrayantes des enfants qui suggèrent l’inacceptable », le rendez-vous avec la jardinière qui leur demande de ne pas ébruiter l’affaire… Dans ce courrier, les parents s’inquiètent : « Cette approche, qui revient à nier ou à minimiser le problème, accompagnée de la ferme recommandation de ne pas en parler à d’autres parents, a fini par saper la confiance que nous conservions à l’école. » Avant de conclure : « Si les actes auxquels [nos enfants] ont fait référence sont en rapport avec l’école, il est à craindre que d’autres enfants soient exposés. » Un courrier resté lettre morte : la Fédération des écoles Steiner-Waldorf n’a jamais répondu.
Tension et manipulation
Plus grave, une ambiance délétère commence à se propager et tout est fait pour retirer le moindre crédit aux époux B. Comme ce courrier envoyé à d’autres parents, les époux S., par l’école : il est demandé à Monsieur S. d’affirmer avoir été « manipulé par la famille B. et certains parents d’élèves », de ne « rien avoir à reprocher à l’école » et de réitérer « sa confiance envers l’école » et ses membres. Les époux S. refusent de signer ce courrier.
Seize ans plus tard, Madame S., contactée par téléphone, se souvient : « Après cette histoire, alors que tout se passait très bien pour mon fils à l’école, son professeur a commencé à me dire que mon enfant était ingérable, qu’il n’avait jamais vu un enfant comme ça, qu’on ne pourra jamais rien en faire… Quand on vous dit la veille que votre enfant est génial, et que le lendemain, c’est un moins que rien, il faut retirer vos enfants. » Dans la foulée, les époux S. désinscrivent leur fils.
Pierre Bercut, un anthroposophe, ancien enseignant à l’école de Verrières-le-Buisson, se souvient : « Il n’y a eu aucune dissimulation. Il n’y a pas de solidarité d’école qui consisterait à dissimuler un acte abominable, au profit de la réputation de l’école. N’importe quel pédagogue privilégie l’enfant. »
Laure Lusseyran, directrice actuelle de l’école Steiner de Verrières-le-Buisson rappelle que l’école avait bien mis en œuvre toutes les procédures d’usage, dans les délais requis (auprès de l’Inspection Académique, de l’Inspection de circonscription, du commissariat, du parquet).
Au final, la plainte pour agressions sexuelles sur mineur, déposée par les parents des deux jumeaux, a abouti à un non-lieu rendu le 12 décembre 2005 : « attendu que l’auteur des faits d’agressions sexuelles sur mineur de 15 ans n’a pu être identifié ».
Encore aujourd’hui, l’école réfute catégoriquement que ces actes aient pu se produire dans leur enceinte : « Si nous avions eu le moindre doute sur cette question, nous aurions bien évidemment tout mis en œuvre pour y remédier ! », répond Laure Lusseyran. Avant de préciser : « Les deux personnes questionnées lors de l’enquête en 2003 ont été totalement mises hors de cause. Elles ne font en outre plus partie de notre personnel depuis de nombreuses années (retraitées). De plus l’affaire datant d’il y a 16 ans, toute l’équipe encadrante des jardins d’enfants de ce fait a été entièrement renouvelée avec le temps. »
Les jumeaux non plus, n’en sont pas sortis indemnes. En 2003, au début de l’affaire, les enfants avaient consulté une pédopsychiatre qui avait précisé qu’à la puberté, il est possible que le traumatisme pourrait ressurgir. À 11 ans, Jules a fait une pelade : il a perdu tous ses cheveux, ses cils et sourcils. Pendant longtemps, Carole B., mère de Jules et Charles, a été très inquiète pour la sécurité des autres enfants : « Ça vous détruit une famille. Longtemps je suis passée devant l’école en pensant qu’il se passait des choses. Je me sentais impuissante. Pire, j’avais l’impression d’être complice. »
Aujourd’hui, Jules a 20 ans et ses cheveux commencent à repousser.
Des cas d’agressions sexuelles récurrents entre enfants
Si l’histoire des jumeaux date d’il y a plus de 15 ans, l’école de Verrières-le-Buisson a connu ses derniers mois des événements plongeant certains parents dans un malaise profond. Des récits de violences sexuelles entre enfants, que les parents sont obligés d’expliquer avec des mots de type « enfant-victime », « enfant-agresseur », étant entendu qu’un enfant qui « agresse » est lui-même en souffrance.
L’école dit travailler étroitement avec les autorités de tutelle (PMI pour le Jardin d’enfants) : « Les institutions alertées n’ont jamais fait état d’un problème structurel ou pédagogique au sein de notre école qui favoriserait l’apparition de ce genre d’incident, » rappelle la directrice. L’école dit avoir modifié son organisation pour renforcer la présence de professionnels pour encadrer les enfants. Laure Lusseyran insiste : « Notre personnel est également formé « à la détection et aux attitudes à adopter face à des comportements de mineurs en risque ou en danger. » L’école a aussi organisé l’intervention d’une psychologue auprès des parents.
Pourtant, l’année dernière, au moins trois familles ont retiré leurs enfants de l’école en cours d’année à cause de cette situation d’insécurité. Trois enfants, scolarisés dans deux jardins d’enfants différents de l’établissement, ont exprimé des paroles laissant penser qu’ils ont été agressés sexuellement par d’autres enfants.
Comme Romane*, 4 ans, qui a raconté à ses parents que Mickael*, 5,5 ans, l’avait forcée, dans la cabane du jardin, à enlever sa culotte et lui avoir fait mal au sexe. Un geste qu’elle a mimé, tout en étant très gênée et apeurée. Sa maman, Louise, se souvient avec effroi : « J’ai eu du mal à le croire. On lui a reposé la question en lui disant que c’était mal de mentir. Elle nous a raconté à nouveau. On lui a demandé pourquoi elle ne l’avait pas dit à la maîtresse. Elle nous a répondu que d’autres garçons avaient menacé de la taper si elle parlait. » Romane précise que la scène se serait déroulée à plusieurs reprises, lorsque la maîtresse rangeait sa classe et que les enfants étaient dehors.
Une autre maman a rapporté, lors d’une réunion de crise qui s’est déroulée à l’école en avril dernier, rassemblant les responsables de l’établissement (directrice, jardinières et médecin) et seize familles, que ce même Mickael avait demandé à son fils de lui mettre un bâton dans les fesses, à plusieurs reprises. La mère a raconté que son enfant ne voulait plus aller à l’école et faisait des crises de nerfs qui n’étaient pas habituelles. Une psychothérapeute a consulté l’enfant et a déclaré : il avait vécu « deux gros stress, celui avec Mickael, d’abord, et le climat d’insécurité dans lequel il était à l’école ».
Pour l’école « les faits n’ont jamais été avérés. » Les enfants auraient vu un « psychologue indépendant » qui aurait attesté qu’aucun élément inquiétant n’était à retenir concernant Mickael. L’enfant est même qualifié par l’équipe pédagogique de « lumineux » ou de « bel enfant ». La directrice de l’école Steiner de Verrières-le-Buisson souligne, enfin, que les professionnels de la protection de l’enfance savent que de nombreux facteurs totalement indépendants de l’école peuvent être à l’origine de ce type de comportements, comme Internet, « qui les expose malheureusement de plus en plus tôt à des images qui ne sont pas de leur âge. »
Sur les conseils des policiers, les parents de Romane ont déposé une plainte contre le petit garçon, afin que son environnement soit contrôlé. Ils ont aussi effectué une main-courante contre l’école qui n’a pas, selon eux, assuré la sécurité de leur enfant. Ils ont ensuite voulu porter plainte, à trois reprises, dans deux commissariats différents, contre l’école Verrières-le-Buisson, sauf qu’aucun policier n’a accepté de recueillir leur plainte. L’un d’eux leur aurait dit : « S’attaquer à l’école, c’est comme de s’attaquer à l’État. Si vous pensez qu’il est aussi simple de porter plainte contre son voisin que contre l’état… vous vous trompez. »
Los Angeles : une mère de victime crée un groupe de soutien
Margaret Sachs a inscrit sa fille de 15 ans, en 2001, dans une école Waldorf, située dans la banlieue de Los Angeles. Sa fille dit avoir été agressée par l’un des enseignants à temps partiel de l’école, lors d’un voyage scolaire dans le Colorado. Plusieurs autres filles disent aussi avoir été agressées par ce même homme. Margaret se souvient encore :
« Lorsque j’ai appris ce qui s’était passé, les responsables de l’école ont utilisé diverses tactiques pendant plusieurs jours pour essayer d’intimider les élèves afin qu’elles se rétractent (…) Une amie anthroposophe m’a conseillé de prendre rendez-vous avec la présidente du collège et m’a demandé d’y aller seule et de « garder le secret » parce qu’elle ne voulait pas que les autres parents aient une mauvaise opinion de l’école. » Plus tard, sa fille sera interrogée par la police : « Elle s’est sentie mal à l’aise parce qu’une enseignante de l’école était dans la salle pendant qu’elle était interrogée, alors que nous n’avions pas pu être présents, nous ses parents, alors qu’elle était mineure. »
Finalement, la police leur expliquera qu’étant donné que les faits se sont déroulés dans le Colorado, l’affaire ne relevait pas de la police de Los Angeles. « Ils ont dit avoir pris les dépositions par courtoisie et les avoir transmises à la police locale en question. » Après de nombreuses réunions sous pression, l’école a fini par céder et l’enseignant a quitté l’école. Il est devenu professeur dans une autre école Waldorf de la région.
Trois semaines avant la fin de l’année scolaire, les parents reçoivent une lettre les informant que leur fille n’est pas invitée à revenir l’année suivante. L’adolescente avait, entre temps, développé des troubles de l’articulation dus à l’anxiété. L’une des choses les plus difficiles à vivre pour elle était la mise en doute de sa parole : « Sa confiance en elle a été complètement détruite. Son rétablissement émotionnel a pris beaucoup de temps. »
Margaret et son mari ont pensé porter plainte contre l’école mais leur fille leur a dit qu’elle ne se sentait pas la force de témoigner devant un tribunal. « Elle regrette encore aujourd’hui cette décision, » rapporte la maman. Depuis, Margaret est devenue modératrice d’un site de prévention, pour recueillir la parole des victimes : Waldorf-Anthroposophy-Steiner Survivors Only.
Un scandale dans un campus Waldorf à New York
Dans une école Steiner-Waldorf, aux États-Unis, un enseignant a été accusé d’avoir agressé sexuellement plus d’une dizaine de jeunes filles pendant toute sa carrière, qui s’est étalée sur plusieurs décennies, selon un média local.

Capture d’écran de la Green Meadow Waldorf School
Un organisme d’investigation privé engagé par Green Meadow (le campus où se seraient déroulés les faits, à Chestnut Ridge, dans le comté de Rockland, à New York) a révélé, en 2014, dans un rapport accablant que deux autres enseignants sont accusés de crimes sexuels : l’un de possession de documents à caractère pédopornographiques, l’autre d’agressions à l’encontre d’une élève lors d’un voyage scolaire. Le rapport souligne notamment le fait que l’école n’a pas agi lorsque les plaintes ont été dénoncées. L’enquête conclut, pour l’une des affaires que « le manque de réaction de l’école a permis son comportement prédateur ». L’enquête s’est étalée sur sept mois et a été dirigée par Lisa Friel, ancienne cheffe du service des crimes sexuels du procureur du district de Manhattan.
En tout, 95 personnes ont été entendues ; des milliers de documents ont été examinés. Aucune arrestation n’a eu lieu après la publication de ce rapport, car dans la majorité des cas, les faits tombaient sous le coup de la prescription (cinq ans). Les agressions décrites dans le rapport : frottement, toucher, étreintes inappropriées, viol. Un grand nombre de victimes ont expliqué ne pas avoir dénoncé les faits, au moment où ils ont été commis, de peur de ne pas être crues.
Kate Christensen, l’une des victimes, en a écrit un livre : Blue Plate Special (Doubleday, 2013), dont voici quelques extraits, à propos des professeurs du lycée :
« À qui pouvions-nous parler ? Ils le faisaient tous. Presque tous les membres de cette communauté supposée spirituelle savaient ce qui se passait, mais personne n’a rien dit ou rien fait pour l’arrêter ; rien ne montrait qu’ils avaient l’impression de faire quelque chose de mal, en ayant des relations sexuelles avec les adolescents à qui ils enseignaient, qu’ils encadraient et hébergeaient (…) J’avais l’impression que c’était comme si les adultes autour de moi tombaient en morceaux et se comportaient comme des adolescents, comme s’il n’y avait aucun sens de responsabilité (…) ou de dignité. »
En France aussi, il est possible que se tisse ce type de relations dans certains lycées. Hugo Étienne, par exemple, a été scolarisé au Lycée Steiner Perceval Chatou, en région parisienne. Selon lui, il était courant que des professeurs « fréquentent » des élèves, en dehors des heures de classe : « Une professeure de 35 ans, a déclaré à un de mes amis de 17 ans qu’elle était amoureuse de lui, autour d’un café. Il a dû refuser ses avances et continué sa scolarité avec elle. Mon prof’ de philo sortait aussi avec une fille de ma classe. Sa petite sœur partait en vacances avec le prof’ de sport… Elle avait 14 ans. Toutes deux faisaient partie d’une famille très anthroposophe. »
De son côté, Angélique, la maman du village de 150 habitants, conclut dans son signalement à la Miviludes : « Il y a un déni incroyable ! Chacun préfère fermer les yeux pour protéger son petit espace de vie “spirituelle” loin de la civilisation, quitte à mettre ses enfants en danger. »
*Les prénoms avec un * ont été modifiés à la demande des personnes interviewées ou de leurs parents.
Margaux Duquesne
C’est un article TOTALEMENT mensonger. J’ai été en contact avec les écoles de Lyon et de Genève durant 20 ans et rien n’a jamais été rapporté de ce genre!! Pourtant j’ai un regard extérieur car je ne suis ni membre de ces écoles ni de l’anthroposophie…. Au contraire j’ai toujours été étonné de la qualité des enfants éduqués dans ce type d’ecole, de leur gentillesse et de leur grande capacité d’adaptation à reprendre un cycle scolaire standard au moment du lycée parfois.
Qu’est-ce qui est mensonger, selon vous ? Les paroles des victimes ?
Je n’ai pas l’impression que EDORBIER1 pensait aux paroles des victimes lorsqu’il a évoqué un article mensonger. C’est d’ailleurs assez vil de se servir des victimes comme d’un bouclier pour fuir ses propre manquements déontologiques. Manquements qui ressortes de quelques commentaires ci-dessous (notamment ceux de M. ou de CHARLINE). Qui ressortent également à la lecture du communiqué de la Fédération Steiner-Waldorf : http://steiner-waldorf.org/communique-journaleuse-duquesne-24-09-2019/ .
Vous connaissez de loin 2 écoles de ce type, sans y enseigner, sans y avoir d’enfants inscrit, vous n’avez donc aucun fondement pour réfuter quoi que ce soit. Votre commentaire n’a strictement aucun intérêt.
Je connais aussi des prêtres très gentils, jamais un geste déplacé, reste que l’institution catholique cache et ment sur le sujet pédophilie depuis pus de 100 ans.
Cordialement,
Moi je veux bien me faire une opinion mais dans tout ce que vous racontez il n’y a pas de sources. D’où viennent toutes ces (tristes) histoires ? Vous ont elles êtes racontées directement ?
pardon mais c’est pourtant assez clair dans l’article…
Oui certainement..qd on cherche des problèmes on en trouve partout..en France ce genre d école n est pas apprécié et donc certain feront tout pour en rajouter des tonnes…j aimerai bien qu on parle de l ecole traditionnelle et de ses dérives, de comment sont gérer des classes de plus de 30 élèves à qui ont fait des lavages de cerveau .L école traditionnelle castre les enfants alors faites en un sujet !!!
Où est l’omerta ?
Évidemment le sujet de cet article provoque l’émoi, la révolte, voire le dégoût, en nous plaçant à l’écoute de personnes témoins d’éventuelles agressions sexuelles. Si chacune de ces affaires se révélaient prouvées, ce serait bien sûr un drame pour les familles et les enfants. Mais ce qui « sonne faux », ou en tous cas très rapidement jugé, c’est l’argument d’une disproportion de cas au sein des écoles Steiner-Waldorf.
Le procédé stylistique utilisé pour faire valoir cette disproportion est d’appuyer sur les témoignages au lieu de nous parler de faits, de statistiques.
Les premiers chiffres – affolants à priori – de l’article, parlent de « onze saisines en 2018 et quinze depuis le 1er janvier 2019 » auprès de la Miviludes. Mais sur ces saisines, combien vont être reconnues comme des faits avérés par la justice ? Combien de saisines déposées chaque année pour les autres contextes scolaires (écoles publiques, écoles privées sous contrat, écoles privées hors contrat autres que Steiner-Waldorf ?). Aucune possibilité de se forger son propre avis sur la prétendue omerta à partir de ces chiffres.
Ensuite, pour la France, « journaleuse » nous parle de 4 témoignages, dont le dernier se passe entre enfants. Dans ce dernier cas d’ailleurs, « journaleuse » aurait pu trouver bien plus de témoignages tant toutes les écoles maternelles ont à faire avec ce type d’incidents banals entre enfants en bas âge et qui relèvent du cadre habituel à poser par les éducateurs de la petite enfance. Sur ces 4 témoignages, un seul nous est rapporté avec une décision de justice tangible… un non-lieu[1] ! Les 3 restants devraient être cités si la justice avait rendu un verdict, sinon comment savoir s’ils portent préjudice à l’école ou non ?
Là encore le lecteur n’est décidément pas invité à un jugement autonome mais conduit par l’émotionnel vers une conclusion toute faite, un préjugé…
Les sources statistiques pour étudier ce type de fait sont pourtant facilement à disposition après quelques minutes de recherche sur internet[2]… Pas très sérieux tout ça.
Enfin, « cerise sur le gâteau » de cet article, le « prof’ de philo » abuseur sexuel d’une de ses élèves, cité par un témoignage de l’école de Chatou dans le dernier paragraphe, n’est autre que Grégoire Perra, l’auteur d’un blog censé dénoncer les violences subies dans les écoles Steiner-Waldorf.
La journaliste met en lumière que cet homme, prétendument victime et défenseurs de victimes de la pédagogie Steiner-Waldorf, a été en fait lui-même l’agresseur ! Les amis de la pédagogie SW remercient « journaleuse » pour cette information déjà mise en lumière par ailleurs [3]. Mais il est à se demander si cette apparition en filigrane de M. Perra est une réelle erreur de la journaliste (qui scie la propre branche de tout son argumentaire) ou un signe discret de la source de cet article (comme l’apparition discrète d’Hitchcock dans ses propres films…). Aucune source n’étant citée, on suppose que l’article est le fruit du seul travail de Mme Duquesne. Mais seriez-vous par hasard en lien avec M. Perra, Mme Duquesne ? Y aurait-il là une loi du silence, une omerta ?
Pour conclure :
# Prétendre faire « enquête » avec si peu de sérieux dans les données présentées ne peut conduire qu’à une juste méfiance envers l’auteure… « Journaleuse » est un terme d’argot légèrement péjoratif pour une journaliste. Mais finalement il est sans doute bien choisi pour le pseudo journalisme d’investigation de Mme Duquesne…
# À mon tour d’asséner des réponses toutes faites à certaines questions sensibles de cet article. Mais pour ma part elles se basent sur une connaissance concrète – pas toujours rose il est vrai, mais sûrement pas aussi « noire » – de ces écoles :
« Y a-t-il une omerta sur les abus sexuels dans les écoles Steiner-Waldorf ? », NON !
« La sécurité est-elle assurée dans ces établissements prônant une pédagogie dite « alternative » et fêtant aujourd’hui ses 100 ans ? », OUI !
NicolasM.
[1] pour rappel un non-lieu est l’abandon d’une action judiciaire en cours de procédure, par le juge d’instruction, qui survient lorsque les éléments rassemblés par l’enquête ne justifient pas une action plus avant.
[2] https://www.ined.fr/fr/publications/editions/population-et-societes/viols-agressions-sexuelles-france/
[3] https://www.aether.news/limposture-gregoire-perra/
Génial j’adore la comparaison entre “oh mon dieu ces horribles écoles avec plus de 30 élèves par classe à qui on raconte parfois des sornettes” (qui, attention, revient à CASTRER des enfants, c’est-à-dire leur retirer complètement leurs organes reproducteurs, oui oui vous avez bien lu !) et des gamins victimes de pédophilie, d’agressions sexuelles avérées et non métaphoriques, qui vont avoir bien du mal par la suite à se remettre de tels traumatismes et à avoir une vie à peu près normale. Franchement, vous m’impressionnez par tant de mauvaise foi, de déni et de violence dans la teneur de vos propos. Heureusement que les victimes de ce type d’horreurs n’ont pas accès à votre commentaire qui manque cruellement d’empathie et d’humanité…
Bonsoir @journaleuse
Je ne comprends pas pourquoi vous ne mentionnez pas l’affaire Grégoire Perra ? Vous doutez du témoignage de la victime ?
Vous le connaissez bien en plus. Cela remet en question votre crédibilité et vos investigations. Êtes-vous en service commandé avec pour mission de tenter de salir ces écoles et l’anthroposophie de Steiner ?
Regardez plutôt le nombre de cas signalé à l’année au sein de l’Éducation nationale et jetez un oeil aux révocations aussi .
https://www.redacteur-independant.ch/2019/07/11/limposture-gregoire-perra/
Allez vous laissez mon commentaire ?
Je connais bien très les écoles Waldorf et ce qui est avancé ici (prétendu problème de violence sexuelle particulier aux écoles Waldorf) est absurde selon moi.
D’ailleurs, l’article manque complètement de fondements : pour trouver trois ou quatre cas de violence sexuelles (peut-être réelles dans certains cas), la journaliste doit aller chercher jusqu’aux États-Unis et remonter à 20 ans en arrière ! Devoir aller si loin et remonter autant d’années montre justement que les cas de violences sexuelles ne sont pas si fréquents que cela au vue des plus de 1000 écoles Waldorf dans le monde…
Le problème de l’harcèlement et des violences sexuelles reste cependant un énorme problème dans l’éducation en général.
Ce qui est étrange aussi c’est que l’auteure de ce texte omet les accusations d’agression sexuelles les mieux documentées qui existent, rassemblées notamment dans cet article : https://www.redacteur-independant.ch/2019/07/11/limposture-gregoire-perra/
Questionnant tous ces commentaires, pourtant si juste cet article qui ne fait qu’effleurer la question.
La croyance pour la défendre, l’être humain va jusqu’au déni qui par définition ne voit plus ce qu’il ne veut pas voir et argumente bêtement mais pas bêtement pour lui !
Une petite fêlure dans le beau château de cartes : une émotion apparait liée à un trouble qui est refusé et renvoyé presqu’immédiatement à l’extérieur par un mental qui se fait son film et qui va jusqu’à poser des actes délirants. La raison, le discernement ne peuvent trouver place.
Je connais un de ces villages, c’est encore plus fou que cela n’est effleuré mais au combien subtil !
Je suis d’accord avec FC, c’est questionnant tous ces commentaires qui critiquent l’article en partant du principe que la journaliste a mal travaillé ou ment…
Je trouve cet article salutaire, il est temps de mettre à jour ce qu’il se passe dans les écoles Steiner-Waldorf et de libérer la parole des nombreux anciens élèves et parents qui en ont fait les frais.
La trop grande proximité profs/élèves et la non intervention des adultes quand des enfants en agressent d’autres n’est qu’une des problématiques de ces écoles, une tout à fait horrible et inacceptable on est d’accord !
Il y a aussi le danger de la non-vaccination des enfants qui a déjà provoqué des décès.
Il est également inadmissible que ces écoles où se pratiquent la prière (les paroles), des rituels (les fêtes) et l’eurythmie (qui n’est pas juste de l’expression corporelle) cachent soigneusement ces aspects religieux aux parents. Les croyances à l’oeuvre comme le karma, le corps éthérique, le corps astral, la réincarnation, le Christ cosmique, Ahriman (esprit démoniaque)… et j’en passe, sont tout sauf anodines et servent de socle à la “pédagogie” Steiner.
Il est presque inutile de préciser que de nombreux contenus enseignés sont fantaisistes ou carrément faux (le déluge, l’Atlantide, les îles qui flottent sur l’eau…), que les mythes et la réalité sont constamment mêlés, que même l’expression artistique est codifiée (outils, couleurs, thématiques) au point que tous les dessins produits par les enfants des écoles Steiner à travers le monde sont étrangement similaires !
Bref, il y aurait encore beaucoup à dire et j’espère que cet article va inspirer d’autres journalistes et inciter d’autres personnes à témoigner.
MERCI
Il n’y a pas de rituel religieux dans ces écoles. J’avais envoyé des tonnes de liens,à journaleuse c’est bien d’enquêter la dessus , mais alors il faut dire la vérité c’est important, surtout pour des journaliste. Si c’est que subjectif et avec l’intention de nuire, il faut s’en expliquer. Elles sont positives et en forte croissance justement pour des raisons humanistes , de neutralité, etc. Elles s’adaptent d’ailleurs dans des pays avec de fortes traditions religieuse,,,,,,, Moi je regarde aussi cela et aussi la diversité , chez les juif , chez les arabes, en Haïti , à Hawaï et chez les Indiens Dakota en Afrique … lisez les commentaires des grands mères Dakota c’est juste beau . Concernant l’article ci dessus il y a un droit de réponse de la Fédération , ce serait juste qu’il soit posé ici. Merci
Bonjour 😀,
J’ai du mal à m’en sortir entre ce que vous écrivez et d’autres trucs que j’ai pu lire ici:
http://steiner-waldorf.org/communique-journaleuse-duquesne-24-09-2019/
Dites-moi où est la vérité entre les deux ? 🤔
Note bas de page de l’article que vous citez : “Fait n°1 : Concernant le cas du petit « Loïc », la Fédération n’a reçu aucune information à ce sujet, ”
Est-ce que parceque la féfé n’a aucune remontée que cela n’a pas existé ?
Ensuite : “Fait n°1 : “…et il semble qu’il ne s’agisse pas d’une école affiliée.” Pourquoi sur le site même des écoles Steiner, cette dernière note “il semble” ? Elle est affiliée ou elle ne l’est pas ? (C’est pourtant simple).
Elle est bien affiliée avec son jardin d’enfant. Alors pourquoi ce “semble” ?
Pour discréditer le témoignage encore ?
https://www.franceinter.fr/emissions/la-revue-de-presse/la-revue-de-presse-18-septembre-2018
https://www.lefigaro.fr/actualite-france/sur-youtube-un-professeur-tenait-une-chaine-esoterique-20190709
https://www.youtube.com/watch?time_continue=616&v=cRKxlBP00ok&feature=emb_title (vidéo qui n’est plus en publique sur la chaîne,étrange)
https://nypost.com/2013/12/15/parent-fury-at-brooklyn-hex-ed/
Concernant les preuves de cérémonies et de rituels religieux dans les écoles Steiner-Waldorf ce serait bien de montrer les preuves et pas les réponses de la fédé d’écoles incriminés (qui se voient fermées dans tous les pays qui se mettent à appliquer des contrôles sérieux de ces écoles).
Je ne suis ni journaliste ni écrivain et il n’est pas facile pour moi d’écrire. Mais je vais essayer.
C’est incroyable ce problème typiquement français d’avoir autant de mal à accepter la différence. Oui les écoles alternatives sont différentes mais pourquoi seraient elles nocives ? L’Éducation Nationale est elle si parfaite ? Aucun système n’est parfait. Je ne veux pas parler de l’article en particulier car partout où il y a des enfants (orphelinat, école en général, Église, Crèche, Famille …) il y a des cas de maltraitances, d’abus sexuels. Il n’y en a pas plus dans les écoles alternatives. Et je ne veux surtout pas remettre en question les témoignages des victimes. J’ai moi même été violée à l’age de 6 ans et pas dans une école. Et les adultes ne sont souvent pas très efficaces car souvent désemparés par cette acte inadmissible et surtout impensable. Ne mélangeons pas non plus la violence d’un adulte sur un enfant, et les “actes” entre enfants. Ce sujet est bien assez complexe.
Parlons plutôt de cette tendance en France à dénigrer ce qui est différent. Les écoles alternatives, et donc les écoles Steiner, proposent une pédagogie différente où nous sommes libres d’y aller ou pas. Les écoles Steiner sont hors contrat et pourtant visitées par les inspecteurs académiques.
J’ai mes enfants dans une école Steiner et je suis tout à fait libre d’y rester ou d’en partir. Il y a des choses que j’aime ou avec quoi je suis d’accord et d’autres pas. Dans ce cas, je le dis et je suis écoutée. J’ai fait ma scolarité dans l’Education Nationale et je suis contente que mes enfants n’y soient pas.
J’ai vécu des choses difficiles à l’école et aussi de belles choses, mais je trouve que la pédagogie Steiner propose quelque chose de plus riche. Et mes enfants, niveau primaire et collège, sont épanouis et heureux d’aller à l’école. Voilà juste le témoignage d’une maman.
Il y aurait tellement de choses à dire …. mais je crois que c’est inutile car je ne pense pas vous convaincre.
S’il vous plait, Faites attention, quand vous écrivez des articles, sur la véritable intention que vous avez.
Bravo pour votre courage. S’attaquer à cette nébuleuse qu’est l’anthroposophie est d’autant plus compliqué qu’elle ne donne pas souvent son nom. Un article glaçant, merci de libérer la parole des victimes et de leurs familles.
S’attaquer ? à une nébuleuse ?
Vous connaissez Brassens ? Il chantait :
“Non, les gens n’aiment pas que, l’on suive une autre route qu’eux. Tout le monde me montre du doigt, sauf les manchots, ça va de soi !”
Respectez les gens qui ont des idées différentes, et laissez les créer des initiatives et trouver des gens qui recherchent une autre vision du monde ou une autre façon de faire. C’est comme en art, on ne peut pas plaire à tout le monde, le tout est de trouver son public !
L’adfi (Association de Défense de la Famille et de l’Individu), a ses débuts, était hébergée par la paroisse notre Dame de Lorette à Paris, et pendant plus de 30 ans, elle a “œuvré” avec les services du Père Trouslard, grimé à l’occasion en journaliste.
Ce qui démontre, s’il en était encore besoin, que les activités et procédés de ces officines (la Miviludes également), déjà dénoncés par des universitaires (1) (comme Patricia Duval (2)), ne relèvent pas de structures qui protègent l’individu et la famille, mais révèlent des officines qui, dans les faits ont la chasse aux minorités comme seule raison d’être, avec, cerise sur le gâteau, l’argent (3) du contribuable(4).
Pire l’UNADFI veut étendre son modèle français à toute l’Europe pas le biais de la FECRIS (Fédération européenne des centres de recherche et d’information sur le sectarisme) fondée en 1994, financée en partie par la France.
Tout cela est mis en lumière par la remarquable association CAP LC (Coordination des Association et Particuliers pour la Liberté de Conscience) qui a été reconnue en 2016 comme ONG consultative auprès de l’ONU(5) et qui diffuse de nombreuses et précieuses publications.
(1) https://drive.google.com/file/d/0B9K1XJEb3dhBalBzdnpGdXB2REE/view?usp=sharing
(2) http://hrwf.eu/wp-content/uploads/2017/10/2017-FECRIS-Fr.pdf
en particulier, page 64 : […] La liste des participants au premier congrès international organisé par l’ADFI à Paris en décembre 1980, durant lequel la création de la FECRIS fut décidée, montre qu’en dehors des associations « antisectes », y participaient un représentant de l’Eglise Evangélique Luthérienne d’Allemagne, un représentant de l’Eglise Evangélique Luthérienne de Bavière, un représentant de la Fédération Mondiale Luthérienne en Suisse, un représentant du département sectes de la Paroisse Evangélique Luthérienne de Linz en Autriche, un représentant du « bureau pastoral » de l’Archevêché Catholique autrichien de Vienne, un représentant de l’Eglise Orthodoxe grecque et trois représentants de Deo Gloria, un mouvement chrétien d’Angleterre. Page 65. Page 66 : […) Cependant, si une association financée par l’Etat se lance dans un combat contre des groupes qui dévient de ce qui est « habituellement considéré comme une religion », ainsi que le déclare l’ADFI, alors ceci constitue une violation du devoir de neutralité de l’Etat français tant au titre de la Constitution française qu’au titre des traités internationaux relatifs aux droits de l’homme signés et ratifiés par la France.
(3) http://www.coordiap.com/Document/sectes-les-chiffres.pdf
(4) http://www.coordiap.com/press2976-etat-des-lieux-2013.htm
(5) https://debredinoire.fr/la-cap-lc-reconnue-comme-ong-consultative-aupres-de-lonu/
Bravo Mme la Journaleuse pour votre incroyable travail de recherche : trouver quelques cas d’abus sur 2 continents et sur 20 ans pour dénoncer un système d’abus institutionnalisés et cachés qui du coup semble inhérent aux écoles Steiner du monde entier! Je vous félicite car vous avez trouvé là une méthode infaillible avec laquelle vous pourriez discréditer de la même manière toutes sortes de crèches, des clubs sportifs, des colonies de vacances, des écoles publiques de tous les pays… il suffirait de chercher un peu sur internet, en mélangeant allègrement des situation aussi différentes que des abus perpétrés par des adultes que par d’autres enfants de 4-5 ans (traités bien évidemment de la même manière émotionnelle) et le tour est joué! A moins que votre but ne soit non pas de dénoncer les abus qui se trouvent malheureusement dans tous les domaines où il y a des enfants, mais plutôt de discréditer les écoles Steiner en particulier, dans la droite ligne de M. Perra…?
Je ne mets en cause ni les témoignages ni les souffrances qui ont pu résulter des affaires citées, ni même qu’il y ait pu y avoir ça ou là des maladresses voire des manquements dans le traitement ou de la communication, surtout il y a quelques années en arrière, lorsque le thème n’était pas encore aussi sensible qu’aujourd’hui. Peut-être puis-je vous rassurer en vous disant que les écoles Steiner ont également des protocoles d’action en cas d’abus et qu’elles sont en lien avec les autorités étatiques pour tout ce qui est norme ou directives de la petite enfance? Ce ne sont donc pas des zones de non-droit comme votre article pourrait le laisser entendre… Et je m’insurge assurément contre une généralisation honteuse en système volontaire ou contre l’amalgame avec une pédagogie qui ne prône en rien la tolérance de tels comportements, au contraire! C’est là une analyse simpliste pas même digne d’un titre de journaleuse.…
Je vous écris en tant que maman de deux enfants qui sont depuis dix ans dans des écoles Steiner et qui s’en portent très bien – et moi et mon mari aussi. En tant que trésorière d’une de ces écoles, et donc bien au courant de ce qui s’y passe, des départs, etc., votre récit, ni celui de M. Perra d’ailleurs, ne correspond en rien à notre vécu depuis toutes ces années. (Je précise à toute fin utile que je ne suis ni anthroposophe, ni professeure, ni contaminée dans ma santé morale ou psychologique par le contact rapproché avec cette pédagogie – bien que celle-ci m’ait beaucoup nourrie dans mes réflexions – tout en gardant un esprit critique que je peux même exprimer sans être censurée…).
Aucune pédagogie ne peux plaire ou convenir à chacun et heureusement qu’il y a le libre choix qui permet à tous ceux qui taxeraient les idées de R. Steiner comme élucubrations de passer simplement leur chemin… Mais contre les discours farfelus et mensongers d’abus systématiques, voire de dérives sectaires, je fais appel au bon sens et à l’esprit critique de chaque lecteur et journaliste digne de ce nom en les invitant à faire la part des choses entre des évènements isolés et de caractéristiques inhérents à une pédagogie ou une école entière, et à se demander où donc ce cacheraient toutes les centaines de milliers de victimes qui du coup en seraient concernés (si on prend tous les élèves et leurs parents depuis 100 ans…)… Et pourquoi il n’y a que quelques voix éparses qui affirment de telles inepties… A moins que vous souscriviez à l’adage que c’est celui qui cri le plus fort qui a raison….
De la part de Nicolas Michaud : Où est l’omerta ?
Évidemment le sujet de cet article provoque l’émoi, la révolte, voire le dégoût, en nous plaçant à l’écoute de personnes témoins d’éventuelles agressions sexuelles. Si chacune de ces affaires se révélaient prouvées, ce serait bien sûr un drame pour les familles et les enfants. Mais ce qui « sonne faux », ou en tous cas très rapidement jugé, c’est l’argument d’une disproportion de cas au sein des écoles Steiner-Waldorf.
Le procédé stylistique utilisé pour faire valoir cette disproportion est d’appuyer sur les témoignages au lieu de nous parler de faits, de statistiques. Les premiers chiffres – affolants à priori – de l’article, parlent de « onze saisines en 2018 et quinze depuis le 1er janvier 2019 » auprès de la Miviludes. Mais sur ces saisines, combien vont être reconnues comme des faits avérés par la justice ? Combien de saisines déposées chaque année pour les autres contextes scolaires (écoles publiques, écoles privées sous contrat, écoles privées hors contrat autres que Steiner-Waldorf ?). Aucune possibilité de se forger son propre avis sur la prétendue omerta à partir de ces chiffres.
Ensuite, pour la France, « journaleuse » nous parle de 4 témoignages, dont le dernier se passe entre enfants. Dans ce dernier cas d’ailleurs, « journaleuse » aurait pu trouver bien plus de témoignages tant toutes les écoles maternelles ont à faire avec ce type d’incidents banals entre enfants en bas âge et qui relèvent du cadre habituel à poser par les éducateurs de la petite enfance. Sur ces 4 témoignages, un seul nous est rapporté avec une décision de justice tangible… un non-lieu[1] ! Les 3 restants devraient être cités si la justice avait rendu un verdict clair, sinon comment savoir si la responsabilité en revient finalement à l’école, à la famille, à des proches de l’enfant (nourrices, voisins…) ?
Là encore le lecteur n’est décidément pas invité à un jugement autonome mais conduit par l’émotionnel vers une conclusion toute faite, un préjugé… Les sources statistiques complètes pour étudier ce type de fait doivent pourtant être assez facilement accessibles à une journaliste d’investigation professionnelle… A titre d’exemple, il suffit de quelques minutes de recherche sur internet pour trouver ce type de rapport très précis édité par l’INED et proche du sujet de l’article [2].
Enfin, « cerise sur le gâteau » de cet article, le « prof’ de philo » abuseur sexuel d’une de ses élèves, cité par un témoignage de l’école de Chatou dans le dernier paragraphe, n’est autre que Grégoire Perra, l’auteur d’un blog censé dénoncer les violences subies dans les écoles Steiner-Waldorf. La journaliste met en lumière que cet homme, prétendument victime et défenseurs de victimes de la pédagogie Steiner-Waldorf, a été en fait lui-même l’agresseur ! Les amis de la pédagogie SW remercient « journaleuse » pour cette information déjà mise en lumière par ailleurs [3]. Mais il est à se demander si cette apparition en filigrane de M. Perra est une réelle erreur de la journaliste (qui scie la propre branche de tout son argumentaire) ou un signe discret de la source de cet article (comme l’apparition discrète d’Hitchcock dans ses propres films…). Aucune source n’étant citée, on suppose que l’article est le fruit du seul travail de Mme Duquesne. Mais seriez-vous par hasard en lien avec M. Perra, Mme Duquesne ? Y aurait-il là une loi du silence, une omerta ?
Pour conclure :
# Prétendre faire « enquête » avec si peu de sérieux dans les données présentées ne peut conduire qu’à une juste méfiance envers l’auteure… « Journaleuse » est un terme d’argot légèrement péjoratif pour une journaliste. Mais finalement il est sans doute bien choisi pour le pseudo journalisme d’investigation de Mme Duquesne…
# À mon tour d’asséner des réponses toutes faites à certaines questions sensibles de cet article. Mais pour ma part elles se basent sur une connaissance concrète – pas toujours rose il est vrai, mais sûrement pas aussi « noire » – de ces écoles :
« Y a-t-il une omerta sur les abus sexuels dans les écoles Steiner-Waldorf ? », NON !
Si des problèmes d’abus sexuels surviennent, comme ça peut être hélas le cas dans tous les lieux professionnels liés à l’éducation, ils sont traités par les instances de direction de l’école en lien avec les autorités extérieures compétentes (PMI et/ou gendarmerie). Encore une fois cet article ne prouve en rien qu’il y aient des abus sexuels spécifiquement cachés dans les écoles Steiner-Waldorf (et encore une fois j’aimerais vraiment connaître les chiffres de l’ensemble du paysage éducatif français…)
« La sécurité est-elle assurée dans ces établissements prônant une pédagogie dite « alternative » et fêtant aujourd’hui ses 100 ans ? », OUI !
La sécurité physique et psychologique des élèves est évidemment à la base de la pédagogie Steiner- Waldorf. C’est même je pense l’une des pédagogies les plus attentives au respect du développement naturel de l’enfant. La sécurité physique est assurée par les inspections régulières des services d’hygiène et sécurité des autorités locales auxquelles sont soumises les écoles Steiner-Waldorf comme tous les établissements d’enseignement, publics ou privés. La sécurité psychique a été et est reconnue par les dizaines de milliers de parents qui ont scolarisés leurs enfants dans ces établissements depuis 100 ans, avec une progression mondiale du nombre des écoles de 12,5 % par an depuis 40 ans [4] : un étrange succès pédagogique malgré toutes ces scandaleuses et innombrables (tellement il y en a vraiment beaucoup beaucoup dit donc) affaires cachées…
Nicolas M.
[1] pour rappel un non-lieu est l’abandon d’une action judiciaire en cours de procédure, par le juge d’instruction, qui survient lorsque les éléments rassemblés par l’enquête ne justifient pas une action plus avant.
[2] https://www.ined.fr/fr/publications/editions/population-et-societes/viols-agressions-sexuelles- france/
[3] https://www.aether.news/limposture-gregoire-perra/ [4] https://en.wikipedia.org/wiki/Waldorf_education#/media/File:Waldorf_schools_growth.jpg
Nicolas Michaud : Le lien cassé : [2] https://www.ined.fr/fr/publications/editions/population-et-societes/viols-agressions-sexuelles- france/
Bonjour ,
merci pour les commentaires éclairés. Quand on lit un article comme celui-ci, ce qui vient comme questionnement, c’est “quelle est l’intention de la journaliste ?”et “en est-ce vraiment une professionnelle?”: les journalistes qui se prennent pour des justiciers, ou des redresseurs de torts, c’est assez suspect. La question des violences sexuelles est une grande question, regardons-la dans tous les contextes, donc objectivement-c’est le vrai travail d’un journaliste-, et ne nous servons pas ainsi de l’émotionnel des lecteurs pour un autre objectif que de s’intéresser vraiment à ce sujet des abus, ici en l’occurrence pour détruire un mouvement qui ne cherche fondamentalement qu’à aider l’humain et rien d’autre. Il y a des milliers de jeunes -et moins jeunes-adultes qui sont passés par ces écoles et qui apportent tant à la société d’aujourd’hui: j’en connais un certain nombre. La liberté de choix pédagogique, est-ce cela que vous combattez? De plus avec des moyens “bêtes et méchants”… pour ne pas dire plus. Des commentaires ont très bien expliqué tout cela, mieux que moi. Merci à eux.
D’autres médias en parlent, mais quelle est vraiment l’intention du Parisien, hein ? http://www.leparisien.fr/essonne-91/essonne-agressions-sexuelles-entre-enfants-plainte-pour-viol-que-se-passe-t-il-a-l-ecole-steiner-21-10-2019-8176884.php
Ou bien de RTL, n’est-ce pas ? https://www.rtl.fr/actu/justice-faits-divers/agressions-sexuelles-entre-enfants-une-ecole-steiner-mise-en-cause-7799293401
Attaquer le messager, c’est une technique vieux comme le monde. Vos nombreux commentaires sous cet article sont abjects mais je les publie car je respecte le débat démocratique. Et surtout car je fais confiance aux lecteurs pour comprendre votre stratégie de défense aussi grossière qu’offensante pour les nombreuses victimes de l’incompétence pour en pas dire endoctrinement de vos écoles.
😐Communiqué de presse de l’école INDIGNATION : https://www.ecole-steiner-verrieres.org/?fbclid=IwAR12w9rHM9vTBajjHasCELG8LPUS9bj7VKUIS-2lX2K12pB_oZgVjN-0gvg .
Je précise pour les lecteurs, que c’est votre 5e commentaire sous l’article. Qu’ils comprennent que vous êtes le troll des écoles Steiner. CQFD.
Ces abus sont horribles, mais sans doute pas liés spécifiquement aux écoles Steiner.
Ces comportements me semblent malheureusement humain (condamnable bien sûr), que ce soit les abus, le déni, les pressions, les rétentions ou manipulations d’informations…Et pour moi il est là le problème: on pourrait espérer des disciples du “maître” Steiner une meilleure connaissance, et donc maîtrise, d’eux même, du jeu de leur égo, de leurs peurs ainsi que leurs pulsions…Ce qui n’est pas forcément le cas, pas plus en tout cas que nous tous humain qui nous démenons comme nous le pouvons avec notre monde intérieur, nos démons, nos conditionnements…
Bref, Steiner n’était pas un génie, au mieux un artiste doué pour faire vivre à ses adeptes les douces volutes d’un opium spirituel…Le berger d’un troupeau de mouton. Ces bergers ont toujours existé, et il y a toujours eu des moutons qui, par flemme intellectuelle, ont été heureux de les suivre.
Mais je m’écarte du sujet, navré. Je n’attaque pas les écoles Steiner, juste l’illusion anthroposophique. Amis Steineriens, ouvrez les yeux, aucune vérité extérieure à nous même ne peut nous rassasier.